Quand je fais de nouvelles connaissances et que l’on me demande mon métier, cette question revient souvent dans les discussions. Pourquoi et pour quoi faire une thérapie ?

Perso, je ne vois pas la nécessité d’en faire une, je vais très bien ! Je ne suis pas malade, je ne vis pas une situation qui me demande d’être suivie ! Et puis je ne vais pas m’allonger sur un divan pour faire étalage de mes problèmes personnels à une personne que je ne connais pas ! Je peux me débrouiller tout(e) seul(e)… Et puis, le temps fera son office…

Voici les quelques croyances transmises depuis quelques décennies par la société, mais aussi par notre éducation. Personnellement, c’est exactement ce que je pensais il n’y a encore pas si longtemps que cela. Et puis la Gestalt est entrée dans ma vie.

Je dois t’avouer qu’il a fallu que je passe en troisième année avant de lancer ma thérapie personnelle. Je dois également te confier que si j’y suis allée, c’est uniquement parce que, pour devenir thérapeute, tu te dois de faire ton propre suivi thérapeutique. Alors pour mieux vous accueillir en séance, je me devais de faire le nettoyage dans ma tête, mon corps et mes émotions.

Du coup, je choisis ma thérapeute. Mais… qu’est-ce que je vais pouvoir raconter de ma vie ? Je n’ai pas eu une enfance malheureuse, je suis maman célibataire depuis des années et je le vis très bien, je suis salariée, je me sens bien dans ma vie… En bref, une histoire de vie classique et banale. Mais alors, qu’est-ce que je vais lui dire ? Je me lance donc dans cet exercice, je ne comprends pas très bien ce que je vais lui raconter ni comment je vais le lui raconter, mais je comprends la nécessité de faire. Du coup, je dois t’avouer que les premières heures, je joue le jeu. Elle me pose des questions, j’y réponds dans l’honnêteté la plus pure que je puisse. Et puis, au fur et à mesure de mon histoire racontée, ma thérapeute me montre et émet des évidences, met sous un nouveau spot émotionnel, et avec une définition autre, les événements vécus de mon enfance. Je me rends compte à quel point ils m’impactent encore aujourd’hui, dans ma vie d’adulte. Et là… Je découvre une autre version de mon histoire, je comprends mieux mes actes d’hier, mes fonctionnements. Elle arrive à me faire accepter mes erreurs du passé, voire même pour certaines, à ce que je me les pardonne.

Et puis, le début de l’année 2021 arrive et me secoue émotionnellement : le décès de ma grand-mère. Je m’effondre. En vrai, c’est à ce moment-là que je comprends et découvre ce qu’est que d’être accompagnée, soutenue, entendue, épaulée, d’être tout simplement en thérapie. C’est, je crois, la première fois où je m’autorise à exprimer sans réprimer ma douleur, ma peine.

Cela fait maintenant deux ans que je suis en thérapie. Deux ans que je travaille sur mes émotions. Vous allez me dire : que c’est long ! Et quelque part, j’aurais répondu la même chose… il y a encore 2 ans. Mais j’ai passé 46 ans de ma vie à me dire “je ne suis pas malheureuse” et grâce à la thérapie, grâce à la gestalt, j’ai le plaisir de te dire : “Aujourd’hui, je suis heureuse”.

Au final… ça valait le coup pour les 46 prochaines années et comprendre qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, car chacun va au rythme qui lui convient.

Et toi… es-tu heureux(se) ?

Votre dévouée,
Stéphanie